Le déluge

Passage de la frontière et premières gouttes

La géographie est l’allié des frontières et je dois franchir une montagne pour entrer en Croatie. Les voitures qui m’ont doublé sur la route pourraient se compter à l’aide d’une main. Le petit poste de frontière est perdu dans une forêt. Certains ont des métiers peinards. Comme j’ai oublié que la Croatie ne fait pas partie de l’espace de Schengen, je ne juge pas nécessaire de m’arrêter et me faufile entre les barrières. J’entends toquer à la vitre, je m’arrête et fait demi-tour pour aller donner mon passeport aux douaniers. Heureusement que ces derniers ne sont pas rancuniers et je (re)passe légalement la frontière sans encombres. 

Le ciel nuageux laisse place au brouillard puis à la pluie. Je mange mon casse-croûte collé au mur d’un garage pour rester au sec. Plus loin sur la route montagneuse,  les gouttes d’eau sont de plus en plus grosses. Moi qui m’étais appliqué ce matin à peaufiner le séchage de mes vêtements au sèche-cheveux depuis l’auberge de jeunesse…

Petite accalmie qui me laisse le temps de prendre une photo…

Je fais une pause ravitaillement et séchage dans un Lidl car je suis complètement mouillé. La chaleur du magasin est une bénédiction après la dernière descente m’a gelé les os. Alors que je range mes provisions dans les sacoches avant du vélo devant l’entrée du magasin, le vigile s’approche de moi. Je m’attends à me faire gentiment expulser mais c’est tout le contraire. L’homme me propose même de rentrer le vélo dans le magasin. Nous discutons un petit moment et je quitte le grand gaillard avec une bonne poignée de main pour repartir sous des trombes d’eau.

Je m’efforce de chercher un endroit abrité pour camper car sinon mes affaires ne sécheront jamais. Ce soir je ne fais pas la fine bouche et plante ma tente sous un pont. Chaque fois qu’une voiture passe sur le joint de dilatation du pont un grand fracas retenti mais au moins je suis au sec ! Lorsque je déballe mon paquetage, je découvre avec stupeur que le sac dans lequel est emballé la tente ainsi que mon sac à dos n’est en réalité pas étanche… Une partie de mon matériel est mouillée. Mon briquet de secours me permet d’allumer mon réchaud et je me remonte le moral en me préparant un bon chocolat chaud.


Paysages arides et théories

Après avoir passé Rijeka le panorama redevient sauvage. Sur plus d’une centaine kilomètres, il n’y a rien hormis quelques habitations dont la majorité ne sont occupées que pendant la pleine saison. 

Je suis seul parmi ces paysages désertiques de pierres et d’arbustes. Enfin, mes efforts et la souffrance de mes jambes finissent par payer. Plus de voitures auxquelles faire attention et pas de pluie à l’horizon. C’est juste moi, mon vélo et la route. Le ciel est couvert et l’horizon brumeux dessine un magnifique dégradé de gris à l’horizon. La côte croate est protégée par une myriade d’îles. Celle qui se dresse à ma droite donne des couleurs pastel aux couleurs ternes du décor. Sa roche brune dépourvue de végétation laisse penser que les dieux ont construit des châteaux de sable au milieu de la mer.

Je me réjouis de voir ces paysages arides qui doivent logiquement indiquer des précipitations modérées. La pluie est désormais  mon ennemi juré. En soi je me moque bien de rouler sous la pluie mais quand il faut ensuite planter la tente sous des trompes d’eau et qu’il est impossible de faire sécher ses vêtements, c’est beaucoup moins drôle. Voilà pourquoi lors de mes longues heures d’efforts je m’essaye à la météorologie. Je regarde la coloration de la végétation et m’invente des théories en tous genres.

« Donc s’il y a une île sur ma droite et des montagnes à ma gauche, cela devrait bloquer les nuages et donc la pluie ».

Un cycliste qui avait peur de la pluie

La vérité c’est que je n’ai aucune idée de la véracité de mes réflexions mais au moins cela me fait passer le temps et nourri en moi l’espoir de rester sec.


Tête en l’air, tête sans casque

Alors que je progresse vers le sud je suis dérangé dans l’effort par mon cuir chevelu qui me gratte. Naturellement je passe ma main dans mes cheveux. Voilà qui est mieux. Mais comment ai-je pu me gratter avec le casque ?

Merde !!!

J’ai du l’oublier lorsque je me suis arrêté au village précédant vingt kilomètres en arrière. Cela fait dix bornes que la route ne fait que monter et je n’ai absolument pas envie de me retaper la montée. Et puis s’il y faut le casque n’y est même plus… Après mes lunettes de soleil tombée du sac lors d’une pause pipi (que je n’avais pas retrouvé après avoir fait demi-tour), mon gant de toilette qui avait dû s’envoler alors qu’il séchait à l’arrière du vélo, c’était au tour du casque. Le dicton « jamais deux sans trois » vérifié, j’espère que le sort me sera maintenant favorable.


Une journée comme les autres

Je ne croise presque personne sur la route. Si bien qu’à la tombée de la nuit, je continue à avancer au clair de lune. Le fait de ne pas allumer la lampe à l’avant me procure un meilleur champ de vision. Certes ce dernier est moins acéré qu’avec le phare mais beaucoup plus vaste. Quoi qu’il en soit l’expérience est plaisante. Le fait de s’en remettre aux sombres courbes de la route me procure une sensation de liberté unique.

Face à l’impossibilité de prévoir la météo je choisis de déployer la tente sous un abribus. Une heure plus tard alors que je savoure mes penne al funghi préparée avec un réchaud à essence, je me félicite de mon choix en voyant la pluie tomber devant les phares des rares voitures. 

Au petit matin, je dois quitter mon abri de fortune pour démarrer sous une légère pluie. Les petites gouttelettes se transforment vite en filets d’eau ininterrompus. Une demi-heure plus tard je constate que jamais de toute ma vie je n’avais été aussi trempé. La pluie m’aveugle et m’assourdis. Les essuie-glaces des automobiles en face battent à toute vitesse. Le déluge ne s’arrête que l’après-midi.

Comme le trafic est presque nul et que les méandres du bitume me permettent de voir arriver tout véhicule, je m’autorise à écouter un peu de musique. Dès lors le plaisir est total. Plus besoin d’occuper l’esprit, les douleurs disparaissent et les kilomètres filent.

Le vent de face, c’est pas cool !

Les joies de voyager en autonomie

Ce jour-là, je n’ai presque plus d’eau, il me reste seulement deux litres que je réserve pour les urgences. D’après le GPS il doit y avoir un point d’eau au prochain village dans 20 km. Ce sera l’occasion de faire une pause et de sécher. Arrivé en bas de ce petit hameau désert qui ne doit être habité que l’été, je trouve le fameux robinet. Mais il y a un problème, l’eau a été coupée. Je trouve un monsieur dans le village à qui je demande de l’eau en mimant de boire une gorgée avec la gourde vide. Je lui montre le robinet qui ne coule pas. Il me fait comprendre de chercher d’autres points d’eau dans le village ce que je fais en vain. Alors que je m’apprête à dévisser un écrou qui retient la plaque sous laquelle je suspecte la vanne d’arrivée d’eau, je découvre trois ouvriers s’apprêtant à partir avec leur camion. Je m’empresse d’aller vers eux avec mes bouteilles vides. Quelques minutes plus tard, les voilà pleines. Je retourne sous le proche où se trouvait le robinet condamné car j’y ai repéré des prises électriques. Le câblage archaïque et les ampoules qui avaient été dévissées me laissent penser que l’électricité n’a pas été coupée. Effectivement, c’est le cas et j’en profite pour recharger mon téléphone. Eau … Ok. Batterie … Ok


Des plages et des abribus

Voyant tous ces appartements vides, je me demande ce que font tous ces croates qui vivent du tourisme l’été. Le soir, seules quelques lumières dans la pénombre trahissent la présence de rares habitants.

La côte croate est belle même sous un voile nuageux. Rien qu’à la clarté de l’eau j’imagine les criques bleues turquoises qui révèlent toute leur beauté l’été. Cela m’amuse de passer devant ces panneaux promouvant telle ou telle plage car en cette saison je ne vois ni le soleil ni la jolie fille en bikini ! Je trouve dommage que toutes ces maisons soient vides. Les campings sont fermés et les snacks désertés. Le comble de l’ironie ce sont tous ces parcmètres soigneusement emballés. Il ne faudrait pas que les intempéries hivernales ne dégradent les poules aux œufs d’or !

Des calories et encore des calories

Ce soir, je termine les derniers kilomètres dans la pénombre et sous la pluie, mon vélo clignotant de tous feux comme un sapin de Noël, m’assure que je suis visible par les automobilistes. Du coin de l’œil je repère un bloc de béton sur le bas côté. Il s’agit d’un abribus assez spacieux pour que j’ouvre la tente à l’intérieur. Cet abri est une véritable providence puisque vingt minutes plus tard un véritable torrent tombe du ciel. J’ai l’impression d’assister à la mousson. Depuis mon abri de fortune, je fais sécher mes affaires, les précipitations de la journée ont encore eu raison de mes étuis censés être waterproof, tout n’est étanche que jusqu’à un certain point.

En prenant mon souper, je pense à ces graffitis qui décorent les murs. Je me dis que dans quelques années ce hobby n’existera certainement plus. Les grafeurs ayant troqué leurs bombes de peinture pour un clavier et une connexion internet. Est-ce les mêmes qui laissent des commentaires désobligeants sur le net que ceux qui taguent des propos injurieux sur les murs ? Les uns se cachaient sous un pseudonyme, les autres sous une capuche. Il faut quand même plus de cran pour sortir dans la vie réelle me dis-je en avalant des pâtes au fromage.


L’intérieur des terres

La route secondaire que j’emprunte a délaissé la côte méditerranéenne pour l’intérieur des terres. Ici, ce ne sont pas les appartements vides qui me questionnent mais ces grandes maisons dont le gros œuvre est à moitié achevé, d’autres sont simplement abandonnées. En observant l’alternance des matériaux utilisés sur une même structure, j’en déduis que ces bâtisses doivent être construites au fur et à mesure en fonction des revenus de leur propriétaire. Ce doit être une sorte de livret d’épargne pour les habitants qui ne font pas confiance au secteur bancaire.

Plus loin, j’observe à plusieurs reprises des voitures garées sur les bas-côtés. Impossible de voir que font les gens ici car hormis des jachères, quelques vignes et des champs d’oliviers, il n’y a pas grand-chose. Ce n’est que plus tard que je comprends que c’est la récolte des olives. En ayant pris le soin de poser un filet à terre pour ne pas perdre d’olives, les oléiculteurs font tomber les petites boules noires à l’aide de râteaux vibrants. Vu l’âge de ces personnes, les jeunes ont dû trouver plus facile de vivre du tourisme plutôt que de travailler la terre. L’exode vers une vie de facilitées n’épargne aucun pays…


Rencontre fortuite

Je fais une pause à proximité du parc de KrKa que j’avais déjà visité lors de mon précédent voyage en Croatie. Alors que je suis en train de me laver les cheveux à une fontaine publique, un homme vient me parler. Il maîtrise parfaitement le français puisqu’il a travaillé de nombreuses années en tant qu’ingénieur au Sénégal. Kazimir m’explique que dans ce petit village tout le monde se connaît et qu’il n’y a pas d’insécurité en Croatie. Il ne manque pas de me faire remarque que ce n’est pas le cas en France… J’obtiens la réponse à mes interrogations sur les croates qui vivent du tourisme. Durant la période creuse, ces derniers se contentent de vivre tranquillement avec tout l’argent amassé pendant l’été. C’est vrai qu’en y prêtant plus attention, je m’aperçois que les Croates ne semblent pas pressés. Et il m’arrive d’observer de petits groupes de personnes en train de discuter devant les pressoirs à olives. Pour ce qui est de l’insécurité, j’ai pu observer des Croates garer leur voiture devant un supermarché en laissant les clés sur le contact. Kazimir termine sa critique sur les « riches » pays d’Europe en pointant du doigt l’ironie de la gestion du covid. Il m’explique qu’un hélicoptère a été spécialement affrété pour avitailler en masques le luxurieux port de plaisance de son tout petit village…


Déferlement des éléments

Je fais une escale à Split pour aller racheter un casque. Un homme averti en vaut deux, c’est pourquoi je profite de la wifi du Décathlon pour regarder la météo. Grosse erreur puisque de la pluie est annoncée pour toute la semaine dans tous les lieux où je dois passer.

Une météo cauchemardesque

Je n’ai aucune idée de ce que représente 20mm de pluie mais quelque chose me dit que ce ne va pas être drôle du tout. Je repars complètement déprimé en me disant que suis stupide d’être parti en cette saison. Je n’ai aucune idée de comment je vais réussir à traverser ce déluge qui va durer au moins une semaine. Comme dans les moments difficiles de la vie, il faut se contenter d’avancer même si ce n’est que d’un petit centimètre. Tour de pédalier après tour de pédalier, j’avance. Je ne prends plus la peine d’adopter une position aérodynamique dans les descentes. Pourquoi est-ce que je m’inflige une telle souffrance ? La question reste en suspend dans mon esprit… Je pense à ce que j’écrirai sur ce blog car l’écriture est un exutoire de la souffrance. À l’inverse du contenu vidéo déversé en masse sur les réseaux sociaux qui idéalise la vie. C’est peut-être pour cela que de plus en plus de jeunes soufrent de dépression. À force de baigner dans un monde de bisounours ils en oublient la dure réalité. Et lorsque les choses vont mal ils pensent qu’ils sont les seuls à souffrir. Mais tout le monde souffre de temps à autre même les influenceurs et les milliardaires. C’est la vie.

Le temps efface les larmes et je me déleste de mon chagrin au fil des kilomètres. Deux heures plus tard les nuages commencent à gommer les îles à l’horizon, la tempête approche. Puisque les intempéries semblent vouloir ma peau, alors je vais me battre. De grosses gouttes commencent à tomber, je m’arrête à l’arrêt de bus suivant pour m’équiper. Aux grands maux les grands remèdes. J’emballe tout ce que je peux avec des sacs-poubelles : les sacoches avant, le porte-téléphone, le sac, la tente. Je fais en sorte que mon pantalon de pluie recouvre bien mes chaussures. Je mets ma capuche sous mon casque et plonge dans le grand bain.

Dès lors que j’accepte mon sort, j’ai l’impression que tout va mieux dans ce monde. Je me moque de ces trombes d’eau qui me percutent. Le temps n’existe plus. Lorsque la pluie cesse, j’ai l’impression d’avoir voyagé dans un nouveau monde. La lumière chaude du soleil couchant éclaire la végétation humide. Un arc-en-ciel couronnait les falaises à la gauche. C’était comme ça que j’imagine le paysage à l’origine. Je n’aurais pas été surpris de voir débarquer Noé de son arche lâchant ses animaux dans cette nouvelle terre pleine de promesses.

Après la pluie le beau temps

Infortune partagée

Aujourd’hui encore, les dieux ont décidé que je serais mouillé. Il pleut tellement que la montée se transforme en un véritable torrent. L’eau dévale les pentes à toute allure. J’essaye d’éviter les grosses flaques qui se forment sur la route et quand ce n’est pas possible, je lâche les pédales et lève les deux jambes en l’air.

Alors que je m’acharne à gravir cette route qui surplombe le delta de la Neretva, je découvre à ma droite un cycliste qui s’abrite sous la bâche d’un café en bord de route, fermé en cette saison.

Bonne nouvelle, Réné est français ! Il est plus chargé que moi et revient d’un périple de 9 mois. Ce retraité a monté les latitudes jusqu’à Cap Nord puis est redescendu en Grèce. Il est désormais sur le chemin du retour. Avec sa petite remorque son vélo pèse 80 kg. Nous échangeons sur notre équipement et surtout sur ce qui est trempé et ce qui ne l’est pas ! C’est toujours appréciable de rencontrer quelqu’un qui vit les mêmes galères que soi, cela permet de relativiser en rigolant. À ce propos, je suis rassuré d’apprendre qu’il a croisé plusieurs cyclotouristes allant dans la même direction que moi. Je ne suis donc pas le seul fou à faire cette route en fin d’automne, me voilà rassuré.

Delta de Neretva et sacs plastiques

Le sud de la Croatie

Le sud de la côte croate est interrompu par la Bosnie qui dispose d’un accès à la mer sur une dizaine de kilomètres. Kazimir m’a parlé d’un pont qui relie l’île qui fait face à la Bosnie. Ce dernier permet de rejoindre Dubrovnik sans passer par la Bosnie. Après m’être arrêté pour sécher mes affaires sur un radiateur d’une aire de repos, je m’élance sur le fameux ouvrage d’art.

J’ai à peine achevé la traversée que des cantonniers me font signe de m’arrêter. Le pont fait visiblement partie de l’autoroute et j’ai droit à une escorte pour faire demi-tour et retraverser ce pont et avec ce maudit vent de travers.

La bonne nouvelle c’est qu’il n’y a personne à la frontière bosniaque et je traverse ce petit morceau de pays en moins d’une heure.

Encore une fois, un arrêt de bus en béton me sert d’abri. La pluie recommence à tomber. Les vents violents chargent les particules d’eau jusqu’à provoquer l’électrisation du nuage. Un éclair m’éblouit. Comme toujours, je me mets à compter, un, …. Un grand fracas retentit et je ressens l’onde de choc se propager à travers le sol. La foudre est tombée à moins de trois cents mètres. Un autre éclair éteint l’éclairage public, c’est parfait, bonne nuit.

Le lendemain, j’ai droit à une belle journée ensoleillée. Ce qui me permet de constater que le bord des routes est tristement ponctué de pierres tombales rendant hommage à ceux qui ont succombé au baiser mortel de l’adrénaline sur ses routes tortueuses. Il y a aussi le chiffre 1950 qui est tagué partout. Que peut-il bien s’être passé en 1950 ? J’apprendrais plus tard qu’il s’agit en fait de la date à laquelle le fan-club de l’équipe de football croate a été créé.

Les températures estivales m’autorisent à faire un brin de toilette ainsi qu’à nettoyer mes habits. Je fais cela à une petite fontaine dans un chic village de la Riviera de Dubrovnik.

Vieille-ville de Dubrovnik

Enfin la frontière du Monténégro pointe le bout de son nez.

Depuis le futur, je vous souhaite une magnifique année 2023 !

PS: les emails notifiant la sortie d’un article ont été rétablis

3 réponses sur “Le déluge”

  1. Mon cher Thimotèè, je viens de lire ton aventure… tu me fais du bien… tu respires la VIE… et je pense à Toi et je prie pour Toi très souvent!

    Tu nous bouscule! MERCI de nous faire partager Ta Joie de cette aventure.
    Bonne route pour 2023.

    Bises de Philippe+

  2. Bonne année Timothée! Je te souhaite plein plein … de belles aventures et de riches rencontres! Merci pour ce partage! Nous suivons avec beaucoup de plaisir ton voyage… Bises d’un petit coin d’Aveyron

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