Oulan-Oude

Oulan-Oude est une ville de 430 000 habitants construite dans une immense plaine entourée de montagnes. La ville est littéralement coupée en deux par la rivière Ouda.

Je sors du train et me dirige vers le centre-ville non loin de la gare. Pour la première fois depuis le début de mon voyage, c’est le dépaysement total ! De la terre recouvre en partie les routes et sur les trottoirs la boue se mélange au reste de neige et de glace. De plus, les bâtiments sont sales et certains abandonnés. L’air est pollué; les voitures soulèvent une fine poussière de terre. Cela me fait penser aux reportages de certaines villes d’Amérique du Sud.

Je rentre dans un Nouveau Monde !

Nous sommes seulement deux à l’auberge de jeunesse. Les touristes ne sont pas encore arrivés.


Découverte d’Oulan-Oude

Le lendemain,  je me rends à la gare routière pour essayer d’acheter mon billet pour Oulan-Bator capitale de la Mongolie. Je veux aussi acheter un billet aller-retour pour aller voir de plus près le lac Baïkal. Dans la gare il y a des petits magasins. J’en trouve un qui ressemble à une pharmacie, j’y achète des masques pour la poussière. Après avoir repéré les noms cyrilliques de mes destinations,  je tente ma chance au guichet. À ma question « Do you speak English? » la réponse est négative. Finalement, grâce à mon traducteur, je parviens à me faire comprendre de justesse. Pour Oulan-Bator c’est bon j’ai mon billet. Par contre, je n’ai que le billet aller pour le lac Baïkal. J’ai compris que pour je devrais acheter mon billet retour une fois sur place.

Par hasard, je rencontre deux Français à la gare. Ils utilisent comme moi un traducteur pour se faire comprendre. Ce sont deux jeunes ingénieurs bretons fraîchement diplômés. Ils étaient en Asie du Sud et ils remontent la Russie. Ils me proposent d’aller avec eux visiter un temple qui surplombe Oulan-Oude . Nous y allons en minibus, c’est le moyen de transport public le plus utilisé. Depuis le temple nous avons une belle vue sur toute la ville.

Ensuite, ils rentrent à leur auberge de jeunesse, car ils ont un bus à prendre. De mon côté, je continue la visite du quartier ancien de la ville. Les maisons sont en bois, beaucoup sont abandonnées.

Ainsi, les principaux habitants de ce quartier sont des chiens errants qui se promènent en petite bande.

Je me dirige vers les berges de la rivière, j’y observe quelques pécheurs téméraires. En effet, ils sont assis sur des gros morceaux de glace, le dégel a commencé.

Arrivé le soir à l’hôtel, je m’aperçois qu’il y a une erreur sur le billet pour Oulan-Bator. Nous sommes dimanche, je dois partir mardi et le billet est daté pour lundi. J’avais pourtant bien traduit sur mon téléphone « mardi 27 »! À cette heure-là, la gare est fermée. Je dois y retourner le lendemain à 7h avant que le bus parte. Réveil matinal, je suis à 6h30 à la gare, on change mon billet sans problème.


Le lac Baïkal

Je pars ensuite direction le lac Baïkal. Il mesure 639 km de long et sa largeur peut atteindre 79 km. C’est la plus grande réserve d’eau douce liquide de la planète. J’embarque dans un minibus avec une trentaine de passagers. Nous roulons à travers la taïga. Sur la route, nous nous arrêtons à quelques villages isolés pour déposer et prendre des passagers. Les villages sont très authentiques. Il faut quitter la route principale et emprunter des petites pistes. Nous passons même sur un pont en bois. Certaines portions de pistes sont encore enneigées. Le chauffeur met des coups de volant à droite et à gauche pour diriger le bus qui parfois glisse légèrement.

Après environ 3h de trajet, me voici à Goraychinsk, petit village russe au bord du lac Baïkal. À ma grande surprise quand j’arrive, pas de gare routière. Il n’y a même pas d’abribus ! L’arrêt se fait sur ma place du village entre des flaques d’eau et monticules de neige. J’ai compris qu’il y a un bus retour à 16 h, je me dirige vers le lac.

Le lac est immense, il est presque gelé en totalité j’aperçois juste de l’eau en son milieu. Enfin, c’est l’impression que j’en ai. Il faut dire que la rive opposée se trouve à environ 50 km. Difficile donc d’estimer la proportion gelée sur une telle distance. Je vois quelques pécheurs. Tout d’abord, je marche sur le lac gelé (en restant bien sûr à une dizaine de mètres de la berge histoire de ne pas prendre des risques inutiles). J’ai l’impression d’être au milieu d’un désert. Le ciel est dégagé et le soleil se reflète sur la neige qui recouvre la glace. La luminosité est intense.

Ensuite, je me promène un peu autour de cet immense lac, mais je dois rapidement faire demi-tour. En effet je suis arrivé à 14h et le dernier bus pour Oulan-Oude doit normalement partir à 16h.

À 15h30, je suis de retour sur la place du village. Je demande à une dame s’il y a bien un bus, elle répond que oui. Bien évidemment, ici on ne parle que le russe, les dialogues se feront grâce aux gestes et à mon traducteur. Peu à peu des gens arrivent. Je remarque que certains rentrent dans une petite maison. Je vais voir. C’est un magasin de gadgets et de journaux. Je demande à la vendeuse s’il faut acheter un billet pour le bus. Elle me répond qu’il n’y a plus de place. Le prochain bus part le lendemain à 8h. Je suis scotché ! En effet, le lendemain je dois être à 7h à la gare routière d’Oulan-Oude pour prendre mon bus direction Oulan-Bator !

De plus, je n’ai sur moi qu’un petit sac à dos avec de l’eau, un peu de nourriture et un kit de survie. Évidement, j’ai laissé mon gros sac à dos  à l’auberge de jeunesse. Je demande à la vendeuse s’il y a un autre moyen pour moi de rentrer à Oulan-Oude. Elle tend le bras et lève le pouce. Le seul moyen c’est le stop… Sachant qu’il est presque 16h et que j’ai environ 140 km à parcourir, j’ai vraiment peur de rater mon bus pour Oulan-Bator. En effet, à l’aller nous n’avons pas croisé beaucoup de voitures. Il est 15h40, j’ai deux choix : soit je sors de village et commence à faire du stop ou bien j’attends le bus et essaye de voir directement avec le chauffeur. J’opte pour la deuxième option, de toute manière je ne suis pas à 10 min près.

Une fois que tout le monde est monté dans le bus, je demande au chauffeur s’il y a une place. Sa réponse est défavorable ! Au même moment, deux femmes passent à côté du bus, j’entends qu’elles parlent français. Je les aborde et rapidement je leur explique mon problème. Pendant ce temps le chauffeur vérifie la liste des passagers. Par chance, une des deux femmes parle russe. Elle discute avec le chauffeur. Celui-ci est catégorique, il n’y a plus de places. Cependant, j’aperçois quelques sièges vides (sûrement des places réservées par les habitants d’un autre village?). Le chauffeur se dirige ensuite vers la porte avant, le bus va partir. Je vais rester ici dans ce petit village au milieu de nulle part. Il continue à discuter, je ne comprends rien.

Finalement, il accepte que je monte dans le bus! Je remercie infiniment ces deux dames. Sans elles, qui sait si j’aurais réussi à rejoindre Oulan-Oude dans les temps ? Vous allez me demander mais que faisaient ces deux dames dans ce petit village ? De ce que j’ai compris, une des deux dames était une touriste et l’autre était sa guide.

Enfin le bus démarre, il s’arrête aux mêmes petits villages qu’a l’aller et les places libres diminuent. Le bus est plein, un jeune monte et m’indique que je suis sur sa place. Je me lève, le chauffeur m’indique de venir m’asseoir à côté de lui. Le bus a le moteur à l’avant, il y a donc un espace vide entre le conducteur et le passager. C’est ici que je m’assoie. Le chauffeur met sa ceinture (sans l’attacher) et fait signe au passager avant de faire de même. Il y a peut-être des contrôles ? Soudain, j’aperçois une voiture de police sur le bord de la route. Les policiers contrôlent déjà une voiture. Du coup, nous passons sans encombre. Plus loin sur la route, un passager descendra et je retournerai m’asseoir sur une vraie place.

Pendant le trajet je me rends compte de la chance que j’ai eu. Une personne qui parle français et russe au beau milieu de la Russie c’est extrêmement rare ! Selon les locaux, le lac Baïkal serait sacré. Je crois que j’ai eu droit à un de ses miracles.

 

Le lendemain, direction la gare routière, je monte dans le bus pour Oulan-Bator!

2 réponses sur “Oulan-Oude”

  1. bonjour Timothée
    toute la famille COULY de Montauban t’adresse ses encouragements pour ce super périple ! Tes photos sont magnifiques et tes commentaires très vivants !
    On te souhaite le meilleur tout au long de cette expérience de vie pas banale .
    BRAVO A TOI !

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