Île de Java (Indonésie)

Depuis l’avion, j’admire le coucher du soleil sur une mer de nuages. Les mots me manquent pour décrire ce spectacle. J’ai l’impression de découvrir une nouvelle planète : la planète des nuages. J’en oublie même ma peur de voler.

J’atterris à Jakarta, capitale de l’Indonésie. Il est 22h30 heure locale et la température est de 25°C. S’il fait aussi chaud à cette heure-là,  je me demande quelle température fait-il en journée ? Une chose est sûre : je vais avoir chaud ! Et quand je sors de l’avion, je m’aperçois que j’avais oublié un point important concernant la météo : l’humidité ! En effet, l’île est soumise à un climat tropical ce qui rend la chaleur plus dure à supporter notamment lorsque l’on vient de Mongolie (où le climat est très sec) !


Jakarta

Dès ma sortie de l’aéroport, en attendant le bus, des Indonésiens me demandent s’ils peuvent faire une photo avec moi : j’accepte. Il paraît qu’ils aiment bien se prendre en photo avec les étrangers ! Ils parlent un peu anglais et m’indiquent gentiment l’arrêt de bus. Le bus me conduit ensuite au centre de Jakarta. Je retrouve un peu l’ambiance de la Mongolie : sur le bord de la route des vendeurs de pneus étalent des roues sur le trottoir. Ici les scooteurs sont rois et se faufilent un peu partout.

Je m’étonné de la gentillesse des Indonésiens. En effet, certains me disent « bonjour » dans la rue (en anglais) et sourient quand je leur réponds.

L’Indonésie est le plus grand archipel du monde avec plus de 13 466 îles. Je me trouve sur l’île de Java. Jakarta la capitale de l’Indonésie est une ville très industrielle, il n’y a pas énormément de choses à voir.

Après avoir trouvé un coiffeur pour me couper les cheveux (qui devenaient longs), je me rends à la cathédrale Sainte-Marie de l’Assomption.

Juste en face de la cathédrale se trouve la mosquée d’Istiqlal. C’était une volonté des dirigeants d’implanter ces deux bâtiments côte à côte pour prôner la cohabitation ainsi que le respect de chaque religion. Il y a beaucoup de mosquées sur l’île de Java et pour cause 87% des Indonésiens sont musulmans. Ce qui fait de l’Indonésie le premier pays à majorité musulmane.

Cette mosquée est la plus grande d’Asie du Sud-est et peut contenir 120 000 personnes. J’essaye de rentrer dans la mosquée. Je ne suis jamais rentré dans une mosquée alors je fais comme font les gens autour de moi. On se déchausse à l’entrée. Ensuite on se lave le visage et les pieds dans une grande pièce commune. Avec la chaleur accablante, ça fait un bien fou ! Puis, je pénètre dans un immense espace de prière surplombé par un dôme tout aussi grand. On m’informe que cet espace est réservé aux musulmans, les visiteurs peuvent contempler le lieu depuis le second étage.

Par ailleurs, j’apprends que Barack Obama est venu ici. En effet, il a fait ses études à Jakarta et a donc des amis dans cette ville.

Je me rends ensuite à la place Merdeka. Cette place est la deuxième plus grande au monde (encore plus grande que celle de Pekin). Elle s’étend ainsi sur 1 000 000 mètres carrés. En son centre se dresse le monument national : une tour de 137m surplombée d’une flamme en or.

Autour de cette place, je suis encore sollicité pour faire des photos. Cette fois, j’en ai aussi profité pour faire une photo avec ces gens que je ne connais absolument pas  !


Jogyakarta

J’ai pu lire sur internet : « si Jakarta est la capitale de l’Indonésie Yogyakarta est son âme ». Je prends donc le train pour me diriger vers le sud. Il faut plus de 7h pour rejoindre la ville de Yogyakarta. Le départ se fait aux aurores et je découvre enfin les premières rizières.

Yogyakarta attire un bon nombre de touristes. Outre la beauté architecturale de la cité, ce qui amène les touristes ici ce sont deux temples situés à une trentaine de kilomètres de Yogyakarta. Tous deux sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Avant de me rendre au temple, le minibus s’arrête en haut d’une colline d’où nous observons un lever de soleil.

Le premier temple appelé Borobudur est un sanctuaire bouddhiste construit dans les années 800. C’est une immense construction assez impressionnante à voir.

Quant au deuxième temple, il est situé à 40 km de Borobudur. Le temple de Prambanan est en réalité un ensemble de 240 temples shivaïtes (dieu hindou). À cause d’un tremblement de terre, le temple fut en partie détruit (je vous rappelle que l’Indonésie se situe sur la ceinture de feu point de convergence de 3 plaques tectoniques). Malgré la destruction importante du temple, des opérations de reconstruction ont été menées. Aujourd’hui les 5 plus gros temples sont restaurés, il reste encore plus de 200 petits temples à rebâtir…


Indonésiens

Yogjakarta est une jolie ville, mais ce que j’ai préféré ce sont les Indonésiens.

En effet, ceux-ci sont très amicaux. Dans la rue les gens me disent « bonjour » (en Anglais). C’est la première fois que tant de personnes me saluent. Quelques fois, certains discutent avec moi. J’en profite pour leur poser des questions sur les lieux que je veux visiter.

Même si ce n’est pas la majorité, parfois on m’aborde à des fins lucratives sans insister quand je refuse. Un jour une dame me propose de boire du café fait à partir des excréments d’un petit animal. Je refuse, mais à ma grande surprise, la dame reste très amicale et nous discutons une quinzaine de minutes.

Parmi toutes ces rencontres, il y en a une pour le moins atypique. Je suis abordé par un homme qui m’interroge sur mon origine. En effet, il veut apprendre le français et me demande si j’ai 5 min pour l’aider. Il a l’air honnête : j’accepte ! Nous nous asseyons sur un banc au bord de la rue. Il sort un carnet et écrit des phrases basiques en anglais pour que je les traduise en français. Cet homme c’est Haryanthlo surnommé Riyo. C’est un SDF d’une quarantaine d’années. Je traduis ses phrases : il est tout content. Puis, je le questionne sur sa vie : comment survit-il ? A-t-il de la famille ? Pourquoi ne trouve-t-il pas de travail ?

Je découvre alors un autre mode de vie. Pour se laver, il va à la mosquée où il y a des robinets. Le matin, il joue d’une petite guitare pour pouvoir manger. Ensuite, il se rend dans un stand de rue (aussi appelé Warung) où il peut manger pour pas cher. Il aide un peu le propriétaire en échange de quoi, il peut boire du thé à volonté. En ce moment, il a un ami qui l’héberge pour la nuit.

Parfois, il dort dans la rue. Ses parents sont morts et il a 2 sœurs, mais il ne veut pas aller les voir par peur de les déranger. Il a du mal à trouver un travail : on lui répète qu’il est trop vieux. De plus, Yogyakarta semble ne pas avoir beaucoup d’offres d’emploi. Il a déjà travaillé, mais la plupart du temps c’est un travail très dur (qui ne respecte pas les règles du travail) pour lequel il est payé au lance-pierre.

Vous allez me demander où a-t-il appris l’anglais. Il l’a appris en discutant avec les touristes et en regardant la télé chez son ami. Il veut aussi apprendre le français et l’allemand. Mais son rêve c’est d’aller au Danemark (il est tombé amoureux d’une danoise dans sa jeunesse). Il s’est renseigné. Chez son ami, il regarde les informations et surfe sur internet. Il sait que les pays de l’Europe du Nord ont un taux de chômage très bas et qu’il y fait bon vivre. Son plan, c’est d’aller à Kuta une ville très touristique de Bali pour trouver du travail (et pourquoi pas une Danoise). Ensuite, il veut se rendre au Danemark.

Je suis surpris par le récit de cet homme. Il est comme un petit garçon qui rêve d’aller de marcher sur la lune. Mais ce qui m’étonne encore plus, c’est son éternel sourire. J’ai vu énormément de personnes en Europe fessant la tête ou râlant à longueur de journée. Lui il a l’air heureux (même s’il ne me cache pas que son quotidien est très dur). Ça force l’humilité. Cela me fait penser à une citation :

« Vous êtes riches quand vous êtes content et heureux avec ce que vous avez »

J’apprécie cet homme et je passe une bonne partie de l’après-midi en sa compagnie. Après avoir fait une photo, nous nous quittons. En route vers mon auberge, je repense à cet homme et à son rêve. J’ai envie de l’aider, mais comment ? Je sais qu’aujourd’hui il y a énormément de possibilités notamment avec internet. Mais je dois sans cesse programmer mon voyage et je n’ai pas beaucoup de temps libre. Je demande à une personne dans la rue à combien revient un trajet jusqu’à Kuta. On me répond 200 000 IDR soit un peu moins de 15€.

Je fais demi-tour et me dirige vers l’endroit de notre rencontre. J’espère qu’il est toujours là, il devait partir rejoindre son ami pour passer la nuit. Je le croise dans la rue sur son vieux vélo avec des sacs plastiques sur son corps (il pleut). Alors, je lui explique que s’il veut vraiment aller à Kuta, je peux lui donner la somme nécessaire. D’abord, il refuse et me dit que j’en ai besoin pour mon voyage. J’insiste et il finit par accepter, il a les larmes au bord des yeux. J’espère de tout cœur qu’un jour il sera Danois.


Le Merapi

C’est un volcan actif situé au milieu de l’ile de Java. Il est considéré comme un des plus dangereux d’Indonésie, car un grand nombre de personnes vivent juste à côté. Une semaine auparavant, il est de nouveau entré en éruption. Des touristes se trouvaient en pleine ascension et ont pu capturer ces images impressionnantes.

C’est un beau lieu de randonnée, j’ai envie de m’y rendre. Seulement, il y a un problème. Au départ de Yogyakarta, il y a juste des tours organisés. Je n’ai pas envie d’être au milieu d’autres touristes. De toute manière, j’apprends qu’aucune agence ne propose de tours organisés à cause de la récente éruption. Pourtant sur le site indonésien du suivi des volcans : le Merapi est de revenu à un niveau d’activité normal. Je cherche donc un moyen de m’y rendre en transport public. Certaines personnes me disent que c’est impossible d’y aller en transport public et d’autres disent le contraire.

Je vais dans une agence de transports et prends un ticket pour Boyolali, ville située non loin du volcan.J’arrive à Boyolali, et je me trompe de bus. Du coup, je marche 50 min pour revenir à mon point de départ… Finalement un local m’aide à prendre un minibus qui m’amène rapidement au village de Selo (pied du volcan). J’ai compris que le trajet ne coûterait pas cher. Je suis content ! Naïf.

Au moment de payer, le chauffeur n’accepte pas ce que je lui donne (30 000 IDR). Nous allons dans un commerce où un habitant joue le rôle d’interlocuteur. Le chauffage veut 300 000 IDR (20 €) parce que j’étais seul dans le véhicule. Je pense qu’il essaye de me faire payer plus cher vu que je suis un touriste (cette discrimination est malheureusement assez rependue en Indonésie). De nouveau, il faut ruser ! Je sors tout ce que j’ai dans mes poches (je fais exprès de ne pas mettre tout mon argent dans mes poches). Après 30 min de négociation, le chauffeur part avec ce que j’avais soit environ 90 000 IDR (~6 €). Je pense que c’est un bon prix.

Tout d’abord, je cherche un lieu où dormir et je trouve rapidement une guesthouse (sorte d’hôtel). Ensuite, je me rends au point de départ de la randonnée pour faire des repérages. Il faut normalement payer des droits d’entrée pour grimper le volcan. (Bonne ?) nouvelle, le guichet est fermé en raison de la récente éruption. Mais apparemment l’accès au volcan n’est pas interdit. Je vais donc voir par moi-même. C’est alors que je rencontre un guide local qui me dit que l’ascension est possible. Je repère le début du parcours et rentre pour me coucher tôt. En effet, je vais commencer l’ascension de nuit pour plusieurs raisons. Cela me permettra d’une part d’admirer un beau lever de soleil. Et d’un autre côté, il fera beaucoup moins chaud.

À 3h du matin, je quitte l’auberge et entame l’ascension avec ma lampe frontale. Le début de la randonnée est très particulier. En effet, les prières des mosquées (diffusées avec des haut-parleurs) s’élèvent vers le volcan. Il fait nuit, les étoiles brillent. J’ai vraiment l’impression d’être sur une île peuplée de peuples primitifs. Mais je ne vous cache pas que ça grimpe et c’est dur. Il est vrai que mon sac est lourd (pesé 15 kg à l’aéroport sans compter l’eau et la nourriture). Vers 5h30, j’admire un magnifique lever de soleil.

Et en face de moi apparaît un autre volcan : le Merbabu. Il me reste encore du chemin à parcourir. J’arrive à la base du sommet du Merapi :

La roche semble stable et l’ascension possible. Je me déleste de mon gros sac pour les 200 derniers mètres et je découvre enfin le cratère fumant. Ici on est tout petit face à la puissance du volcan : on se sent vivant !

Les montagnards le savent, l’objectif n’est pas d’atteindre le sommet mais de rejoindre le point de départ. Je ne m’attarde pas trop et entame la descente. Après tout c’est quand même un volcan actif . Je suis content, je n’aurais croisé personne. En effet, j’avais pu lire que le tourisme de masse avec les tours organisés gâchait un peu l’ambiance du volcan.

Un peu avant le village, je croise des villageois portant du bois et de l’herbe coupée. Ils ramènent les fagots au village. Les femmes travaillent aussi dur que les hommes et je suis impressionné par leur résistance. La veille en faisant mes repérages, j’ai rencontré une petite femme toute menue portant un énorme tas de bois. Par curiosité, j’avais voulu connaître le poids du chargement. Et du coup, je me suis retrouvé avec le fagot sur la tête. En effet, il semble que les hommes portent les marchandises sur la tête et les femmes sur le dos. Le tas de bois est très lourd (une vingtaine de kilogrammes). J’aide la dame à le ramener chez elle. Sur le chemin, les habitants rigolent en me voyant porter le tas de bois. Un villageois me prendra d’ailleurs en photo :

(oui c’est bien cette petite dame qui portait ce gros fagot !)

De retour au village, je dois trouver un moyen de rejoindre la gare la plus proche (sans me faire arnaquer). Je trouve un bus local et le trajet ne coûte que 20 000 IDR.

Il y a seulement 20 km jusqu’à Boyolali (ville la plus proche) mais je vais vite m’apercevoir que le trajet ne va pas être si rapide. En effet, le bus ne part que lorsqu’il est plein. Il s’y entasse toute sorte de marchandises avec notamment beaucoup de légumes. Il y a même une poule ! La majorité des passagers se rendent au marché pour vendre leurs produits.

À travers la vitre, je regarde une dernière fois le Merapi. On ne peut que respecter un tel volcan !

Le minibus s’arrête à un village à mi-chemin entre Selo et Boyolali. La plupart des passagers descendent. Du coup, il faut attendre que d’autres passagers. Finalement, j’arrive à Boyolali 2h plus tard. J’ai à peine le temps de rejoindre l’arrêt de bus que je trouve un autre bus qui m’amène à la gare de Solo. Ça c’est une correspondre réussite ! Arrivé à Solo j’apprends qu’il y a un train qui part pour Malang à 21h45 : j’achète ! Il me reste du temps à passer alors après avoir mangé je fais une bonne sieste dans un parc.


Le Bromo

Depuis Malang, je prépare mon ascension de deux autres volcans : le Bromo et le Kawah Ijen. J’apprends que le Bromo (lieu très touristique) est devenu une arnaque à touristes. Par exemple, le prix d’entrée dans le parc national (pour se rendre sur le cratère) coûte 220 000 IDR (~15 €) ce qui est extrêmement cher pour l’Indonésie. Il y a quelques années, le prix était de 50 000 roupies… Les transports quant à eux sont souvent gérés par une sorte de « mafia ». Bref dans cette partie de l’Indonésie on prend les touristes pour des porte-monnaie-sur-pattes. Et quand on me prend pour un idiot, je fais l’idiot! Je consulte alors plusieurs blogs de voyageurs (celui-ci est très complet) qui expliquent comment rentrer « illégalement » dans le parc. À l’instar d’un commando, je planifie mon expédition.

Tout d’abord, je me rends à Probolingo où un bus public doit me conduire au village le plus proche du volcan. Ici, ça commence déjà à être l’enfer je suis sollicité en permanence par des chauffeurs de moto très instants : non merci ça ne m’intéresse pas ! Le bus part quand il est plein (15 personnes) après 3h d’attente, nous sommes 8 touristes. Le chauffeur nous propose de partir pour le double du prix annoncé car le bus est à moitié plein.

Nous essayons de trouver un moyen plus économique pour nous rendre au village. Étrangement, les taxis refusent de venir nous chercher à la gare routière. Je suis parti demander à une agence de voyages à proximité s’il était possible de prendre une voiture privée avec chauffeur. Réponse : impossible car je viens de la gare routière ! Il semblerait que les bus « publics » soient plutôt des bus « mafieux ». Nous sommes coincés, nous acceptons le prix demandé.

Mafia: 1 – Touristes: 0

Arrivés au village, nous devons payer un « droit d’entrée ». Ensuite, je cherche une guesthouse. D’autres touristes cherchent la même chose que moi et me suivent. Comme nous sommes plusieurs, nous arrivons à trouver un hébergement pour pas cher. Je repère le chemin pour la marche du lendemain. Après un repas prit avec mes nouveaux colocataires, direction le pays des rêves.

De nouveau départ aux aurores pour assister au lever du soleil depuis une colline. Malheureusement, le temps est couvert, le soleil ne pointera pas le bout de son nez. Du coup, j’entame la marche vers le cratère. Tel un clandestin, j’emprunte le chemin « non officiel ». Et me voici au sommet du mont Bromo.

Le volcan crache une épaisse fumée blanche. On peut l’entendre gronder : c’est assez impressionnant. À cause de la fumée, on ne voit pas le fond du cratère, mais les paysages alentour restent splendides. Par contre au pied du cratère c’est un peu n’importe quoi, les motos roulent n’importe où et l’environnement est malheureusement pollué. Nous sommes pourtant dans un parc national… Je me demande bien à quoi servent les droits d’entrée si élevés… En tout cas, je ne regrette absolument pas d’être rentré « illégalement » (et je ne suis pas le seul) vu le manque de respect des locaux envers les touristes et l’environnement. Retour au village, le temps semble se lever.

(à gauche le cratère du Bromo qui crache de la fumée blanche et à droite le volcan Batok )

Comme à l’aller, nous attendons que des passagers arrivent pour prendre le fameux bus « public ». Quand il y a assez de passagers, nous demandons si le bus peut s’arrêter à la gare ferroviaire : tout le monde a un train à prendre. Le chauffeur refuse. Une fois de plus, nous essayons de trouver un autre moyen de quitter le village. Au village, personne ne veut de nous. De petits groupes de touristes se forment. Avec 5 autres personnes, nous décidons de nous éloigner du village à pied. Après une quinzaine de minutes de marche, un minibus accepte de nous conduire à la gare. Il est arrêté au bord de la route au milieu de nulle part. Il semblerait que nous avons quitté la zone d’affluence de la « mafia ».

Touristes: 1 – Mafia: 0

Le point positif de toutes ces magouilles c’est que cela permet de rencontrer d’autres personnes. Mon anglais s’améliore petit à petit.

Mon train me dépose à 23h45 à Banyuwangi. Je trouve un hébergement juste en face la gare et m’écroule de fatigue.


Le Kawah Ijen

Le lendemain, je cherche un tour organisé pour aller voir le volcan Kawah Ijen. J’arrive à négocier avec ma guesthouse un bon prix pour me rendre au volcan ainsi que pour l’hébergement.

Le lendemain réveil matinal à 1h15 (je ne sais même pas si on peut parler de réveil matinal à cette heure-là). Arrivé au camp de base, on nous donne un masque et une lampe. Nous avons un « guide » mais celui-ci ne sert à rien : il ne donne aucune information. Du coup, je lâche mon groupe et avance un peu plus rapidement.

Pourquoi ? Comme ça je suis le premier touriste à arriver dans le cratère et je peux profiter du spectacle. Du spectacle ? Oui ! Ce volcan est réputé pour ses flammes bleues qui résultent de la combustion de gaz. Ne vous imaginez pas voir des flammes émergentes d’un cratère entier telle une gazinière. Celles-ci mesurent « juste » quelques mètres. De ce fait, les flammes sont visibles uniquement la nuit voilà pourquoi nous sommes partis si tôt. Par moments, les vapeurs de soufre nous entourent et vu comment mes yeux me piquent, je suis content d’avoir un masque !

À côté de ce majestueux spectacle, des mineurs récoltent le soufre issu du volcan. Des tuyaux installés dans le cratère canalisent le soufre liquide. Celui-ci coule par terre et se solidifier. Puis, les mineurs le récoltent par morceaux. Ensuite, le vrai labeur commence : il faut qu’ils remontent le cratère avec leurs paniers chargés de soufre. Deux paniers sont reliés par un morceau de bois. Les mineurs portent ensuite le chargement sur leurs épaules. À chaque trajet ils peuvent porter entre 60 et 100 kilos. Oui, c’est à peine croyable. Le corps tout entier des mineurs tremble sous le poids.

J’ai essayé de porter un chargement et j’ai à peine réussi à soulever les paniers. Il m’était tout simplement impossible d’avancer. Et en dépit du poids important, ce ne sont pas de grands gaillards qui font ce travail. Les mineurs sont des hommes d’environ 70 kilos, pas très grands, assez maigres. C’est à se demander où ils puisent leurs forces.

Je remonte le cratère et gravis une montagne adjacente pour assister à un magnifique lever de soleil.

(lever de soleil sur le mont Baliran)

Depuis les hauteurs, on peut voir le cratère du volcan Kawah Ijen. Il faut noter que le cratère est en majorité occupé par un lac acide d’une couleur vert émeraude.

(c’est une centaine de mètres plus bas que les mineurs récoltent le soufre à l’endroit où la fumée émerge)

 

Je prends le ferry direction l’île de Bali, une de mes dernières destinations avant mon retour en France.

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